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les forestiers du michigan



prêta une oreille attentive pour s’assurer de l’absence de tout danger.

À ce moment un léger bruit de pas se fit entendre et une forme humaine apparut dans la brume matinale.

— Qui va là ! fit-il d’une voix rude, bien déterminé à ne pas retomber dans les péripéties de la nuit précédente.

L’ombre ne répondit rien, mais continua de s’avancer ; alors le Forestier étonné reconnut que c’était une femme.

— Qui êtes-vous ? que voulez-vous ? répéta-t-il sur un ton menaçant.

— Mariami ! fut-il répondu par la voix douce et gutturale d’une indienne.

— Par ma foi les femmes sont d’étranges choses ! s’écria Veghte en reconnaissant la jeune fille sauvage qu’il avait sauvée l’hiver précédent. Mais… je vous croyais morte ? ajouta-t-il.

Elle ne répondit rien, mais lui fit signe de le suivre. Il hésita un moment, plein de méfiance, car il savait les Indiens capables de toutes les ruses imaginables pour attirer les Blancs dans un piége et les y faire périr.