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les drames du nouveau-monde



qui me passe devant d’une façon humiliante. Ah ! Peau-Rouge ! Peau-Rouge ! je vous reconnais à cela ! Il n’y a pas un blanc qui fut capable de ma battre ainsi.

Cependant, sans se décourager, Basil essaya mille ruses pour dérouter l’autre ; tout fut inutile ; l’espace resta le même entre les deux canots : on aurait dit que le même fil les conduisait ensemble.

Enfin le rivage de Presqu’Isle apparut : Veghte se courba en furieux sur ses avirons ; bientôt la proue de son esquif vint s’enfoncer dans le sable au milieu des lames bouillonnantes. Le Forestier baigné de sueur, sauta sur la rive ; il regarda derrière lui, le canot acharné se balançait à proximité, d’un air observateur.

Les premières lueurs de l’aurore se montraient au levant lorsque Basil toucha terre. Naturellement il était fort pressé de gagner le fort et de communiquer au commandant Christie toutes ses découvertes et ses aventures de la nuit : néanmoins, avant de quitter le bord du lac et de s’engager dans le chemin creux conduisant à la citadelle, le Forestier inspecta les alentours et