le pauvre Fort du Détroit déjà assiégé par un autre ouragan bien autrement redoutable, la meute des Peaux-Rouges conduite par Pontiac.
Vegthe se disposait à sortir du fourré, lorsqu’il aperçut, comme une vision, le canot qui descendait silencieusement le courant : les silhouettes des rameurs se dessinèrent fantastiquement dans l’ombre.
Malheureusement, tout préoccupé de surveiller cette menaçante apparition, il posa sans précaution le pied sur une branche qui se cassa avec un bruit sec. Aussitôt il remarqua que le jeu des avirons cessa tout-à-coup ; évidemment, les ennemis écoutaient.
— Holà ! Hé ! cria le gros Français, au bout de quelques instants d’attente.
– Hé ! Ho ! riposta Basil eh bien Qu’est-ce que c’est ?
— Ah ! c’est vous ? reprit l’autre.
Sa voix résonnait comme le hurlement du limier qui retrouve une piste perdue.
— Je suis assez porté à le croire ! dit Basil avec une intonation railleuse.
— Comment vous êtes vous donc échappé ?