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les forestiers du michigan



quiète pourquoi les Français étaient revenus sur leurs pas et avaient redescendu le ruisseau. Car au début, ils avaient une destination vers laquelle ils entraînaient leur prisonnier. Et maintenant, qu’ils l’avaient perdu, comment se faisait-il que leur voyage fût tout-à-coup fini ?… Probablement ils revenaient à leur centre d’opérations, ils retournaient à Presqu’Isle.

Il y avait aussi une hypothèse qui ne manqua pas de faire passer un léger frisson dans le dos du Forestier et qui, malheureusement, était la plus probable c’était que ces braves gens allaient se poster tout doucement à l’affût pour le tuer au passage.

Cette pensée fit quelque peu réfléchir Basil ; il fit quelques pas pour s’éloigner du creek, puis, il s’arrêta pour écouter et délibérer avec lui-même.

Comme cela arrive souvent sur le lac Érié, l’orage s’était arrêté court au milieu de ses menaces peu à peu les vagues se calmaient, et leur grondement irrité se changeait en un murmure décroissant. Une partie de la tempête avait suivi le rivage, on l’entendait se déchaîner contre