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les drames du nouveau-monde

— Je jurerais bien, dit-il, que c’est ce Johnson,… cet Horace Johnson qui a manigancé toute cette affaire.

– Ah ! décidément vous m’impatientez avec vos questions, répliqua le Français, je ne vous répondrai plus rien.

– Vous m’avez, Goddam ! bien assez répondu, pour qu’à présent je n’aie plus besoin de vos paroles. Je m’entends, cela suffit : Johnson et Balkblalk n’ont qu’à bien se tenir ; je me souviendrai d’eux à l’occasion.

Sur cette apostrophe du Forestier, la conversation prit fin tout à coup : il se remit à rêver et à observer.

Depuis le début son adversaire n’avait pas quitté ses pistolets comme le doigt du destin, son menaçant index, toujours appuyé sur la détente, se tenait prêt à lancer la mort et à foudroyer le pauvre Basil, s’il s’avisait de bouger.

Quant aux rameurs, ils ne donnèrent d’autre signe de vie que le mouvement infatigable et machinal de leurs avirons. Ils se montrèrent, pendant la conversation, d’une indifférence aussi absolue que si l’on n’eût pas parlé à leurs oreilles.