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les drames du nouveau-monde



adversaire avait pour lui la raison du plus fort ; cela rendait toute discussion superflue.

Bientôt les pensées de Basil prirent une autre direction : il se mit à songer au résultat de cette affaire. Qu’allait-on faire de lui ? Pourquoi avait-on déployé tant d’acharnement pour le prendre vivant, alors qu’il aurait été relativement plus aisé de le tuer d’un coup de fusil, ou de le couler à fond ?

Une pensée d’amour-propre lui vint et le consola un peu. Évidemment ses adversaires l’appréciaient à sa juste valeur : depuis le commencement de la guerre française, il s’était distingué parmi les plus braves ; les précieux services qu’il avait rendus aux forts anglais établis sur les frontières l’avaient rendu légendaire parmi les Indiens.

De toutes façons il devait être le point de mire de la double expédition qu’il venait de voir fonctionner sur le lac : Français et Indiens ne s’étaient donné tant de peine que pour s’emparer de sa personne : le géant avait eu la meilleure chance.

Il n’était pas même bien sûr que ce dernier