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les forestiers du michigan



ment de ce torse herculéen, de ces membres beaux comme ceux de la statuaire antique, de cette tête noble et énergique, toute rayonnante de courage et d’intelligence.

— Un bel homme !… un vrai bel homme ! soupirait-il intérieurement ; il fallait ça pour que je m’avouasse pris… Un superbe homme ! que le diable l’emporte !

Et Basil le caressait du regard, songeant aussi que son adversaire aurait bien figuré au bout de son rifle ou sous la pointe de son couteau !…

– … S’il ne m’avait pas pris en traître, on aurait pu voir ; … continua Basil en cherchant à se consoler ; s’il n’avait pas eu la lâcheté de se cacher pour me saisir par derrière,… certainement je lui aurais disputé ma personne de façon à l’en dégoûter. Bah ! ces Français ont adopté les manières des Sauvages ; ils font la guerre toujours en tapinois maintenant, on croirait voir des chats guettant des souris ! je n’aime pas ça !

Mais tous ces raisonnements ne changeaient rien aux choses, et n’empêchaient pas que le Forestier ne fut pris. Chevaleresque ou non, son