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les drames du nouveau-monde



avaient l’immense avantage de se reposer en se remplaçant mutuellement.

Un moment vint, où ils serrèrent de si près Basil, qu’il put distinguer un Français et un Indien debout sur la proue, prêts à sauter à l’abordage.

Ce résultat inquiétant anima Basil ; il fit un effort désespéré qui lui fit gagner quelques pieds d’avance.

— Rendez-vous ! Imbécile ! lui cria-t-on en Français ; vous voilà pris : rendez-vous avant que je vous coule bas d’un coup de fusil. Entendez-vous, rendez-vous.

Veghte distingua dans l’ombre le mousquet s’allongeant d’une façon menaçante : il baissa la tête instinctivement, quoique bien certain qu’ils ne feraient pas feu sur lui, au moment où ils pouvaient espérer de le prendre vivant.

Mais il avait son idée. Il continua de battre l’eau d’une façon frénétique.

– Rendez-vous ! je vous dis, butor d’Américain, ou bien je coule votre coquille de noix !

— Eh bien ! baissez votre fusil, nous verrons ! répondit le fugitif.