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les forestiers du michigan



(Doux amour) ! et nous savons tous deux faire notre chemin.

En même temps il fit feu. Jamais il ne sut quel résultat il avait obtenu ; mais presque aussitôt il s’aperçut qu’il venait de commettre une grave imprudence. En effet, la lueur de l’amorce avait trahi sa véritable position ; la barque ennemie, enlevée par les bras furibonds des indiens, vola sur lui comme un oiseau de proie.

Ce n’était pas le moment de s’amuser à la fusillade, il fallait forcer de rames et glisser inaperçu, entre deux eaux, pour ainsi dire. Basil déposa précipitamment son fusil derrière lui l’aviron se courba en tremblant sous ses mains d’acier ; son léger canot bondit en zig-zag, comme une feuille sèche fuyant devant la tempête.

Heureusement l’obscurité le favorisait ; en quelques minutes il réussit à dépister ses adversaires.

Mais une crainte lui survint : les hasards de l’ombre pouvaient le rapprocher brusquement de ceux qu’il voulait éviter ; d’autre part, il désirait ardemment connaître le nom du traître fourvoyé dans le fort. Dans cette double pensée, il