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ches ; en conséquence, il retourna en arrière dans cette direction, au risque d’être coulé à fond en cas d’abordage.

Tout en naviguant au hasard, Basil réfléchissait, et déduisait ses conclusions. Il était presque certain que la barque suspecte était seule à rôder sur le lac et à croiser devant la côte. Ceux qui la montaient échangeaient des signaux avec quelqu’un au fort Presqu’Île. Mais quels étaient les traitres communiquant ainsi avec l’ennemi ?

Naturellement Basil soupçonna Horace Johnson mais un secret instinct lui disait que ce n’était pas là le seul homme dont il fallut se méfier : qu’il fallait chercher encore jusque dans l’entourage et l’intimité même de l’Enseigne Christie, pour découvrir le judas.

Ce qui le confirma dans cette opinion, ce fut l’hésitation et le silence de la sentinelle « Jim, » lorsque le commandant la questionna à ce sujet. — Il y avait bien un certain suédois, petit et grincheux, à manières louches et inconnues…

Bref, l’honnête Forestier se perdait dans ses conjectures, lorsqu’une lueur vacillante apparut