Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
124
les drames du nouveau-monde

— Où en est-on, Jim ?

— On vient de disparaître, sir, non ! le voilà qui reparaît.

Sur la lointaine surface du lac Érié tremblotait un point lumineux qui ressemblait au reflet d’une étoile dans l’eau. Au premier coup d’œil il était difficile d’en déterminer la nature : tantôt cette lueur douteuse était fixe, tantôt agitée ; parfois elle disparaissait comme ballottée par les vagues, parfois elle s’élevait comme si une main invisible l’eût soulevée en l’air.

— Depuis quand ça dure-t-il, Jim ? demanda Veghte.

— Il y a environ une heure et demie que j’y ai pris garde, répondit la sentinelle ; ce qui ne veut pas dire que la chose n’existât pas longtemps auparavant : je n’ai pas toujours eu les yeux fixés sur ce point, c’est malheureux car j’aurais pu dire l’instant précis où ça a commencé. Quelle idée avez-vous de cela, sir ? ajouta Jim avec un vif mouvement de curiosité.

— C’est difficile à dire au juste ; mais c’est aisé à soupçonner. Vous pouvez vous mettre dans l’esprit qu’il s’agit de quelque diablerie indienne.