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les forestiers du michigan



quelle position j’étais ! je fis aux Sauvages signe de calmer leur feu, leur annonçant que je me rendais prisonnier. J’avais peu d’espoir d’être aperçu, pourtant ils eurent l’air d’avoir remarqué mes gestes ; un Indien vint jusqu’à moi, un peu sur la glace, un peu en nageant, et ramena le canot à la rive opposée ; alors, tous les compagnons s’y embarquèrent à leur tour, et nous suivîmes le courant jusqu’à leur village. Là, ils me donnèrent des soins dont j’avais un besoin effrayant, il faut en convenir.

Cette histoire parut bien un peu surprenante à Basil qui se connaissait en Sauvages, et savait qu’ils ne montraient pas souvent une pareille mansuétude à leurs prisonniers.

Néanmoins il voulut pousser plus loin la conversation.

— Avez-vous réussi promptement à vous échapper ? demanda-t-il.

— Pas trop tôt, je ne suis libre que depuis un mois environ.

— Et quelles ont été les circonstances de votre évasion ?

– Oh ! d’une simplicité incroyable : j’ai mis,