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les forestiers du michigan

La surface du lac Érié était calme et unie comme une glace ; sur sa nappe brillante ou découvrait un point noir, qui, au premier abord, pouvait être pris pour un oiseau endormi sur les vagues.

Un examen plus attentif révélait les formes d’un canot ; au bout de quelques secondes, Basil Veghte déclara qu’il contenait deux personnes.

— Ce sont peut-être des malheureux échappée à la ruine de quelque fort, dit Christie.

— Oui, c’est possible ; ils auront été pourchassés jusqu’au rivage, et arrivent d’un point très éloigné ; du nord, sans doute.

— Ils seront bientôt ici : distinguez-vous le sillon des rames ?

— Oui, et celui qui les manœuvre connaît sa besogne : je pense que ce doit être un Peau-Rouge.

Les deux amis demeureront quelque temps immobiles et attentifs, épiant la marche de l’embarcation :

Tout à coup Basil reprit :

— J’en suis sûr maintenant, c’est un Indien qui pagaye ; celui qui est assis est un homme blanc.