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bloqués dans leurs citadelles rustiques, ce n’était plus pour eux qu’une affaire de temps ; tôt ou tard il fallait succomber.

Christie, à la tournure que prenaient les choses s’attendait parfaitement à voir arriver son tour. C’était un noble et vaillant homme de guerre, incapable de faiblir, disposé à se faire hacher en morceaux plutôt que de céder aux Indiens un pouce de terrain. Il se tenait merveilleusement sur ses gardes ; il avait su animer ses hommes de son souffle courageux ; chacun autour de lui était prêt à combattre jusqu’au dernier rayon d’espoir, jusqu’au dernier souffle de vie.

Le seul point qui le tint en peine, était la faiblesse de la citadelle au point de vue de l’emplacement. Il savait trop bien que les Sauvages, qui d’ailleurs se perfectionnaient tous les jours dans l’art de la guerre, sauraient parfaitement profiter de tous les avantages du terrain pour s’abriter ; et que, derrière les terrassements naturels qui dominaient le fort, ils pourraient braver une grêle de balles, tout en accablant les assiégés d’une fusillade meurtrière.

Le lendemain du départ de Cuyler, l’Enseigne