— Oui, c’est un bateau, rempli de monde, et qui vient dans cette direction.
– Il y a deux embarcations, reprit vivement Basil : voyez-vous, une d’elles s’avance au large dans le lac ; l’autre la suit. Ah ! cette seconde passe devant, maintenant.
— Elles ne sont pas à plus d’un mille de distance, répondit Christie ; à la manière dont les rameurs manient les avirons il est facile de voir qu’ils sont rudement fatigués, regardez comme les rames se lèvent et s’abaissent avec lenteur.
– Oui, probablement ils ont fait une longue journée.
— Qui croyez-vous le ce puisse être, Basil ?
— Vraiment je ne saurais le dire. Ce sont peut-être des gens qui ont entendu parler d’un danger menaçant Presqu’Île, et qui viennent pour nous donner un coup de main.
— Pire que cela, Basil ; pire que cela ! Je parierais qu’il y a quelqu’un de nos forts saccagé, et que les survivants viennent nous demander asyle.
— Quelle place ? le fort Sandusky, peut-être.
— Justement, j’y pensais. C’est une triste affaire, vous pouvez en être sûr.