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montrées sur ce point tolérantes d’une façon exceptionnelle.

Le maître de poste trônait au milieu de l’assemblée, du haut de son vaste fauteuil confortablement installé vers le bout du comptoir gouvernemental il recevait avec majesté les saluts des entrants et des sortants.

Lorsqu’une lettre était demandée, le digne fonctionnaire n’avait même pas besoin de jeter un coup d’œil, car il connaissait par cœur toutes les adresses de vingt épitres, comme s’il les avait eues entre les mains depuis plusieurs années. Mêlant aux groupes sa grosse tête grise ornée d’une plume derrière l’oreille — comme il convient à un bureaucrate, il distribuait des missives et des verres de gin, de whiskey, ou de porter ; des poignées de main et des pains à cacheter ; des propos malins et du papier à lettres trouvant, en temps utile, le moyen de se rafraîchir lui-même quand le besoin s’en faisait sentir.