Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/58

Cette page n’a pas encore été corrigée

à la Nouvelle-Orléans. Puis, les jours, les semaines, les mois s’étaient écoulée, il était resté dans le pays, et paraissait y oublier tous ses projets.

Dans l’honorable village il y avait, comme partout, cette classe aimable et industrieuse de citoyens qui poussent la philanthropie jusqu’au point de négliger leurs affaires pour s’occuper exclusivement de celles des autres. Ces excellents esprits assignaient aux temporisations de Dudley diverses causes, dont quelques unes lui auraient semblé peu flatteuses.

La grande fabrique de nouvelles était au bureau de poste. Le directeur, petit gentleman affairé était délicieusement bossu ; son zèle pour satisfaire le club des curieux le poussait à certaines licences vis-à-vis de la boite aux lettres, dont il vérifiait le contenu, plus qu’il ne le devait.

Par une soirée pluvieuse et sombre, le bataillon sacré des cureux se trouvait au grand complet dans la taverne favorite ; les ménagères s’étant