Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/40

Cette page n’a pas encore été corrigée

pris. Il fait tout ce qu’il peut pour ruiner commerce, il se mêle méchamment de mes affaires, m’appelle fripon et déprécie ma marchandise : j’aurais bien peu de chance si je ne lui lâche pas quelque bon quolibet lorsque je le rencontrerai. Quant à voua, Squire Dudley, votre bonté vous aveugle sur son compte ; mais tenez-vous sur vos gardes. Il nourrit contre vous une haine invétérée ; je l’ai entendu jurer qu’un jour où l’autre il se vengerait du mal qu’il prétend que vous lui avez fait.

— C’est vraiment un mauvais chien, Dodge ; cependant celui qui aboie ne mord pas. En tous cas, le voilà loin d’ici, probablement pour longtemps et, jusqu’à son retour nous n’avons rien à craindre.

Tout en parlant ainsi, le jeune homme se disposa à poursuivre son chemin ; le colporteur ouvrant son couteau, se remit à sculpter sa canne rustique, et tout en sifflant, se dirigea vers le village