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— Alors, qu’arriva-t-il ? Je suppose que vous tombâtes ?

— Nullement ; mes vêtements me retinrent accroché à une branche, et je criais comme un voleur après mon papa, pour qu’il vînt à mon secours. Enfin je l’entendis qui me parlait : « Bibi, te soutiens-tu bien ? — Oui, répondis-je. » — Ne peux-tu te dégager et descendre ? » Je fis tous mes efforts sans pouvoir me décrocher. Pendant tout ce temps il neigeait à ne pas voir le bout de sou nez. « — Courage, Bibi ! me cria papa ; je vais grimper à l’arbre et te délivrer. » Alors le voilà qui grimpe, qui grimpe !… Au bout d’une heure il n’avait pu monter que de trois pieds tout-à-coup, ce que je lui avais dit précédemment au sujet de la neige lui revint en esprit, et il s’arrêta en riant de bon cœur. Alors il me recommanda de me tenir ferme, (sans m’avertir de ce qu’il méditait, car je n’y aurais pas consenti), et se prépara à me fusiller pour me faire tomber. Le diable