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l’audience qu’on venait de lui accorder, le visage gonflé d’importance, les yeux clignotant avec une solennité inaccoutumée, l’air mystérieux à l’excès. Sous son bras, il dissimulait un paquet soigneusement confectionné.

Ouvrant la porte avec une silencieuse dextérité, il se glissa hors du jardin et prit au grand trot l’étroit sentier qui conduisait au village.

Tout en courant sur les pointes de ses pieds nus, il causait avec lui-même de la façon la plus bienveillante :

— Une importante affaire, que Caton a en main ! disait-il ; je vois qu’on commence à apprécier son génie ! Mais… que pourrait-on faire sans lui ?… Ah ! je ne sais point trop !

Il courut pendant quelques secondes en silence, riant toujours d’aise : décidément, sa mission lui était agréable au suprême degré.

— Seigneur ! Bon Dieu du ciel ! il était temps qu’on se fiât à Caton : tout allait mal ; à présent