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aussi ridicule et inintelligible que vulgaire et dénué de sens. Lorsque le petit orateur eut fini de s’égosiller en voix de fausset et qu’il se fut rassis dans la splendeur de son triomphe, la parole fût offerte à Dudley qui la refusa.

Alors le juge se leva pour parler à son tour : il est intéressant de citer sa harangue qui fut sinon éloquente, du moins brève et nette.

— Messieurs du jury, dit-il ; après le pompeux, magnifique et irrésistible discours du savant M. Scroggs, il ne reste rien à dire. Donc, si vous croyez le prisonnier innocent (mais vous ne le croirez pas), acquittez-le qu’il parte, libre comme un lion cherchant une nouvelle proie. Si vous le jugez coupable (ce que vous ne manquerez pas de faire) rendez la sentence et rapportez-vous en à moi pour l’application de la peine. Je m’en charge !

Et il se rassit, faisant craquer son fauteuil. Aussitôt les jurés entrèrent en délibération.