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rives. En dessous de ce promontoire, tourbillonnait un gouffre creusé par le remous séculaire des eaux ; là venaient s’engloutir et disparaître tous les corps flottants qu’amenait le courant du fleuve.

Une ombre s’agitait dans la partie obscure de ce promontoire : elle s’avançait pesamment, comme chargée d’un lourd fardeau. Cette ombre avait forme humaine. Quand elle fut arrivée à la clarté lunaire, elle se redressa, parût se dédoubler, et présenta la forme d un fantôme en portant un autre.

Arrivé à l’extrémité du promontoire, le fantôme se cramponna aux branches qui l’environnaient, fit glisser devant lui un corps qui oscillait sur son épaule et le maintint debout sur un vieux tronc d’arbre surplombant le gouffre.

Cela fait, il regarda cauteleusement autour de lui, écouta le profond silence ; ensuite saisissant à deux mains le corps, il le jeta dans l’eau, puis