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les drames du nouveau-monde

diamants, la terre une poussière de perles fines.

Cette tourbe infatuée aurait lapidé quiconque eût entrepris de la désillusionner ; il aurait été mal reçu, le prophète qui leur aurait prédit que toutes ces belles espérances aboutiraient à une mort solitaire dans quelque coin stérile et dérobé de la prairie.

Peu à peu le bétail se répandit sur les gazons verts ; les pauvres animaux se dédommageaient des privations subies pendant le séjour du campement. En effet, la place occupée par cette fourmilière d’hommes et d’animaux offrait le plus triste aspect, le sol nu, souillé, dépouillé de sa verdure, ne présentait aux regards que de larges espaces noirâtres, ressemblant aux monstrueuses écailles de quelque lèpre gigantesque inoculée à la terre par le contact de l’homme.

La colonne marcha jusqu’aux approches de midi. Alors, comme la chaleur devenait étouffante, on fit halte ; les bêtes de somme furent dételées.

À ce moment on put contempler un spectacle