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l’aigle-noir des dacotahs

verdure. Les touffes jaunes de graminées s’enlaçaient autour de leurs jambes raidies, ou balayaient avec un bruissement sinistre leurs flancs tachetés d’écume ; à leurs yeux agrandis par la souffrance, à leurs naseaux enflammés, à leur respiration haletante, on reconnaissait un abattement cruel ; la soif, ce terrible fléau du désert, les dévorait.

Leurs cavaliers brûlés par un soleil de feu, asphyxiés par la poussière ardente, souffraient les mêmes tortures, et se redisaient sombrement les uns aux autres :

— L’eau ! où donc est l’eau ?

— Waltermyer ! trouverons-nous de l’eau ? demanda Miles Morse d’une voix de fantôme, pouvant à peine se frayer un passage à travers sa poitrine et ses lèvres desséchées.

— N’avez-vous pas votre flacon de chasse, homme ?

— Il y a longtemps qu’il est vide.

— Voici le mien.

— Merci ! mais les chevaux… ? ne pourrions-nous pas essayer de fouiller la terre ?