Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

38
les drames du nouveau-monde

imbéciles qui me croient sur parole dorment à poings fermés et rêvent sans doute à la vallée brillante dont je leur ai si souvent parlé. Que vais-je en faire maintenant ? oh ! je leur trouverai bien quelque nouvelle fable : et ils me croiront encore !… et ils me confieront toujours leur fortune !… Certes, je serais bien sot de ne pas précieusement entretenir cette poule aux œufs d’or.

Sur ce propos, notre homme passa à sa ceinture une paire de pistolets et un couteau de chasse, puis il s’éloigna de sa tente avec des précautions de chat. Circulant adroitement derrière les wagons, il parvint à gagner le bois sans être aperçu.

— Ces sentinelles sont de vraies momies ; je leur administrerai demain matin une leçon dont elles se souviendront ; pour ce soir je ne m’en plains pas…

Le contact soudain d’une main sur son épaule interrompit son monologue ; une voix sourde murmura à son oreille : — Le chef pâle n’observe pas bien les étoiles.

— Ah ! c’est vous, Aigle-Noir ?