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l’aigle-noir des dacotahs

L’air était doux, les nuages gris et roses couraient dans le ciel, se confondant, au bout de l’horizon, avec les vapeurs du soir qui s’exhalaient du sol humide et se condensaient en brume violacée.

Et au milieu de cette splendide nature qui, partout proclamant le divin Créateur, faisait monter vers lui la sublime harmonie de ses voix innombrables,… au sein du désert où la main seule de Dieu soutenait tant de frêles existences, il y avait un peuple qui s’épuisait à se fabriquer un veau d’or, pour n’adorer que lui !

Il faut le dire, parmi cette multitude errante il y avait plus d’aveugles que de clairvoyants, plus de sots que de méchants, plus de trompés que de trompeurs. Un seul homme avait été, pour tous ces esprits simples et crédules, le démon tentateur, le serpent fallacieux qui les avait entraînés. Il avait séduit la foule ignorante par des promesses magiques, par des tableaux séduisants ; il lui avait promis un nouvel Éden. Pour toutes ses dupes il était le prophète : quand il avait parlé tout était dit.