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l’aigle-noir des dacotahs

ardents, les oreilles pointées en avant, la crinière flottante.

Son cavalier, inébranlable sur sa selle, insouciant de ce galop furieux, le menaçait d’une seule main, et, penché sur son cou, semblait le devancer.

Arrivé près du camp, le cavalier arrêta son cheval aussi court que s’il l’eut cloué au sol. La noble bête resta immobile sans qu’un tressaillement ou le battement de ses flancs trahit la moindre apparence de fatigue.

— Qui êtes-vous ? que voulez-vous ? demanda Miles Morse.

Le nouveau venu jeta, sans répondre, un rapide regard sur tous ceux qui l’entouraient ; puis, souple comme une panthère, il sauta à terre et s’avança dans l’enceinte.

C’était le plus magnifique spécimen du trappeur des frontières : grand, droit comme un pin, nerveux comme un ressort d’acier, il portait haute et fière une belle tête aux longs cheveux noirs, à la barbe épaisse et grisonnante, aux yeux perçants et hardis comme ceux d’un faucon.