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l’aigle-noir des dacotahs

Les deux combattants s’entrechoquèrent, poing contre poing ; ils se portèrent rapidement plusieurs coups terribles qui furent parés de part et d’autre. À la fin, la lame du couteau se brisa sur le canon du pistolet, qui, du choc, fut lancé à dix pas. Les adversaires se retrouvèrent en présence, munis des seules armes de la nature.

Après une longue et affreuse étreinte, le sauvage se releva seul, chancelant, ensanglanté, laissant son ennemi couché sans mouvement par terre. Il recula jusqu’à l’endroit où était tombé son couteau brisé, et le chercha à tâtons, car ses yeux demi-éteints ne voyaient plus. Quand il fut parvenu à saisir un tronçon de son arme, un épouvantable sourire crispa ses lèvres violettes et tuméfiées ; alors il rampa sur ses genoux jusqu’auprès du Mormon, rassembla dans ses mains sa longue chevelure et apprêta son couteau.

Esther renversa la tête en fermant les yeux avec un mouvement d’horreur ; Osse’o se cacha involontairement le visage avec ses deux mains ; Waltermyer, rejetant toute contrainte, courut en criant :