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l’aigle-noir des dacotahs

trop belle de voir ces deux reptiles s’entre-tuer. C’est un loup et un ours qui vont se battre, rien de plus.

Le Mormon s’élança vers l’Indien pour le saisir par la jambe ; celui-ci fit bondir son cheval de côté, tendit son arc et y plaça une flèche.

— Meurs donc ! brute ! vociféra le Mormon, en lâchant un coup de revolver.

Le cheval d’Aigle-Noir tomba comme une masse inerte ; la balle destinée au cavalier l’avait frappé au cœur.

— Par le ciel ! s’écria Waltermyer oubliant sa prudence habituelle, je ne supporterai pas cela ! voilà un noble animal tué par un lâche qui ne le valait pas.

Il fallut, cette fois, qu’Osse’o s’efforçât de calmer le brave trappeur qui voulait brûler la cervelle au Mormon.

L’agile sauvage se releva prompt comme l’éclair ; en tombant il avait riposté au coup de feu par une flèche qui avait manqué son but.

Pendant quelques secondes ce fut un échange de flèches et de coups de revolver : le sang coula,