pieds les nuages floconneux, sur sa tête l’azur étincelant, Waltermyer respira d’aise ; ses longues fatigues, son infatigable persévérance allaient être récompensées.
Tout à coup, au travers d’une éclaircie, il entrevit sur l’extrême pointe d’un roc, le même objet qui l’avait si mystérieusement effrayé tout à l’heure.
C’était décidément une créature humaine ; elle se trouvait dans la plus dangereuse position qu’on pût imaginer : encore un pas, un seul mouvement ! elle tombait dans un affreux précipice.
Waltermyer lança son cheval au galop en criant :
— Holà, hé ! prenez garde ! pas par là ! arrêtez, au nom du ciel, arrêtez !
Il arriva juste à temps pour la retenir par ses vêtements, au moment où elle se jetait dans l’abîme.
— Ah ! une femme ! dit-il, pensant qu’il venait de trouver Esther ; psahw… ! ce n’est qu’une squaw indienne… ! ajouta-t-il en l’examinant ; elle est jolie, ma foi !… pauvre misérable, comme elle est mouillée, échevelée, souillée de boue !