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l’aigle-noir des dacotahs

assurer son bonnet ; il lui semblait que le frisson de la terreur faisait dresser ses cheveux.

Puis, peu soucieux d’approfondir le mystère, du moment qu’il paraissait surnaturel, il fit sentir l’éperon à son cheval pour la première fois de sa vie ; le généreux coursier fit un bond et continua sa route.

— Oui ! c’était un esprit…, murmura Waltermyer,… pauvre âme ! quel triste sort ! d’errer par des temps et dans des lieux semblables… ! qui sait où elle va… ?

Cependant, avec les premiers rayons du jour se dissipèrent peu à peu les sinistres préoccupations du brave chasseur. Le soleil se montra clair et brillant ; bientôt, cheval et cavalier réchauffés et réjouis sentirent une nouvelle ardeur les ranimer.

D’épais brouillards blancs s’élevaient de la plaine ; leur surface onduleuse couvrit entièrement la prairie, séparant ainsi la montagne des rases terres comme si une immense mer argenté eût soulevé ses flots jusqu’à la hauteur des rochers. Perdu, dans une île aérienne, ayant sous ses