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l’aigle-noir des dacotahs

totalement désorientée au milieu des ténèbres, elle perdit courage, laissa les rênes tomber sur le cou du cheval, et se mit à pleurer, les mains jointes, adressant au ciel une prière ardente et désolée.

Puis, courbant la tête sous le grondement de la foudre, tremblante aux sinistres hurlements de l’orage, éblouie par les éclairs, elle laissa son cheval errer à l’aventure.

Les heures, — de longues heures d’agonie, — s’écoulèrent sans rien voir et rien entendre qui pût révéler l’approche d’un ennemi.

Tout à coup, à la lueur des feux du ciel, elle s’aperçut avec une indicible terreur qu’elle était suivie par un fantôme noirâtre… à plusieurs reprises la même vision terrible frappa ses regards ; elle n’en put douter, un Indien était sur sa piste.

Le cheval s’arrêta plusieurs fois ; à chaque station l’ennemi se rapprochait d’elle… la pauvre Esther se sentait mourir d’effroi.

Un torrent se présenta sur la route, le cheval hésita avant de le traverser ; à ce moment Esther sentit une main froide se poser sur son épaule.