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les drames du nouveau-monde

de cailloux tranchants à l’aide desquels elle parvint à rompre ses liens. Libre alors de ses mouvements, elle se dirigea vers la plaine, calculant avec beaucoup de justesse qu’elle avait des chances pour y rencontrer ses amis.

Son cheval, qui était réellement un noble coursier, l’emporta rapidement au travers des plus affreux défilés. En toute autre occasion, l’aspect seul de ces rocs escarpés surplombant de noirs précipices lui aurait donné le vertige et l’aurait arrêtée dans sa course. Mais, pour fuir la redoutable captivité à laquelle elle venait de se soustraire si miraculeusement, elle aurait traversé l’eau et le feu.

Sans cesse préoccupée de la crainte d’être poursuivie et reprise, elle prêtait une oreille inquiète et jetait des regards effarés en arrière. L’obscurité qui survint promptement, tout en lui donnant l’espoir de n’être pas vue, l’effraya vivement, car elle songea qu’elle n’y verrait plus à se conduire.

Quand l’orage éclata, la malheureuse fugitive était encore en plein bois dans la montagne ;