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l’aigle-noir des dacotahs

oreille, pour que Waupee puisse y murmurer des paroles secrètes, dit l’Indienne en baissant la voix et regardant autour d’elle avec inquiétude ; les bois, les eaux, les rochers ont des oreilles.

— Oh ! vous me faites mourir de peur, qu’allez-vous m’annoncer ?

Faucon-Blanc se haussa sur ses petits pieds pour atteindre l’oreille d’Esther, et la serrant dans ses bras lui dit précipitamment :

— L’Aigle-Noir des Sioux est sur la trace de la Face-Pâle, cherchant à la faire sa prisonnière.

— Horreur ! il est peut-être déjà posté entre nous et le camp de mon père : merci ! merci ! bonne Waupee, je…

— Silence ! interrompit celle-ci en se baissant jusqu’à terre pour écouter ; la terre tremble sous les pieds des chevaux, mais ils sont loin encore. Que ma sœur Face-Pâle courre rejoindre son peuple, et qu’elle ne s’en éloigne plus. L’œil de l’Aigle-Noir est perçant, ses pieds légers, son cœur ne connaît ni la pitié ni la crainte.

— Et vous, Waupee ?