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l’aigle-noir des dacotahs

— Merci ! vous me demandez ce que nous allons faire ?

— Oui ! hâtons-nous, ami !

— Ami, oui ! maintenant, croyez-moi, ce que je vais vous dire est très vrai. Vous ne pouvez poursuivre vos recherches plus longtemps.

— Moi, m’arrêter ? vous perdez la raison !

— Nullement, vieillard, nullement ; j’ai dit ce que je voulais dire. Vous êtes trop âgé pour soutenir une pareille épreuve. La nature humaine ne peut aller au delà de ses forces ; je connais ce que peut faire un cheval, je connais ce que peut faire un homme. Dans quelques heures la nuit descendra sur la terre, plus noire que le fond d’une caverne ; il faudra, pour marcher dans les sentiers de la montagne, avoir un pied et un œil exercés, sous peine de mort. Croyez-moi, arrêtez-vous ici, cessez de vous acharner à une poursuite impossible.

— Hélas ! vous ne dites que trop vrai : j’ai déjà senti mes forces s’affaiblir. Mais, ma fille, ma chère et malheureuse enfant sera donc perdue ?

— Qui vous dit cela ? ne m’avez-vous pas dit