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l’aigle-noir des dacotahs

Feignant d’être emporté par sa monture, Thomas poussa jusqu’à côté d’Aigle-Noir qui se tenait sur ses gardes près d’Esther. Le Mormon rassasia ses yeux affamés de cette vue charmante et prenant soudain son parti, s’écria :

— Par le ciel ! voici la douce jeune fille qui fut si aimable et si bonne pour nous à Laramie. Sus aux Peaux-Rouges, enfants ! pas de quartier à cette race infernale.

En même temps il lâcha un coup de pistolet dans la figure d’Aigle-Noir, et l’étendit par terre.

Aussitôt une mêlée terrible s’engagea ; couteaux et pistolets se heurtèrent ; au cri de guerre des sauvages répondait le hurrah des Mormons : bientôt le sang et la fumée obscurcirent les yeux des combattants.

Cependant la victoire ne tarda pas à se décider en faveur des blancs, mieux armés et plus nombreux que leurs adversaires ; les Indiens battirent en retraite avec quelques morts et un grand nombre de blessés. Aigle-Noir avait reparu dans leurs rangs : il n’avait été qu’étourdi par le coup