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l’aigle-noir des dacotahs

Taille élancée et souple se redressant avec une grâce féline ; petits pieds ornés de mocassins coquets en fourrure blanche ; longue chevelure brune et soyeuse à reflets dorés ; grands yeux de gazelle, profonds et pensifs ; profil d’aigle, fondu, pour ainsi dire, en physionomie de colombe ; tout se réunissait en elle pour faire une admirable créature, qu’on ne pouvait facilement oublier.

— Oui, répondit Esther, je me souviens bien de vous, mais quel motif vous a amenée si loin de votre tribu ? Je ne croyais pas que les femmes indiennes eussent l’habitude de s’éloigner autant de leurs wigwams, et de laisser ainsi leurs maris.

— Waupee n’a plus de mari.

— Comment ! que voulez-vous dire ? Il n’y a pas un mois, je vous ai vue l’épouse d’un grand guerrier, fameux sur le sentier des chasses.

— Un jour, une femme belle comme une rose blanche est venue dans le wigwam de l’Aigle-Noir. Le guerrier a oublié Waupee sa femme, et son cœur s’est tourné vers la robe blanche. Waupee n’a plus de mari.