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l’aigle-noir des dacotahs

ment ; la fumée venait d’arriver en larges bouffées sur le groupe tremblant. Hommes et chevaux se serrèrent instinctivement et baissèrent leurs têtes sous le souffle des terribles précurseurs de l’incendie.

— Que faites-vous ? demanda aigrement le fugitif ; êtes-vous fou ?

— Non, c’est vous qui êtes insensé… ! vous voulez faire la leçon à un vieux trappeur comme Waltermyer. Écoutez-moi bien : je sais, comme vous, que le feu arrive sur nous ; et pourtant je reste ici. Le premier qui voudra se sauver n’ira pas loin, car je lui enverrai une balle dans le crâne.

— Mais au nom du ciel ! Waltermyer, pourquoi s’acharner à rester ici quand nous pourrions fuir ? demanda Morse.

— Pour qui me prenez-vous, étranger ; pour un scélérat ou un fou ?

— Non, sans doute.

— Ah ! ce n’est pas malheureux ! eh bien ! obéissez-moi, liez vos chevaux les uns aux autres, tête contre tête, serrez vos nœuds de manière à ce qu’ils ne puissent les rompre, car lorsque les