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l’aigle-noir des dacotahs

un roc énorme, se détachant de la plus haute cime, roulait sur les pentes abruptes, entraînant avec lui un déluge de cailloux broyés, qui bondissaient en tout sens comme une formidable poussière.

La petite troupe s’arrêta, effrayée ; les pierres sifflantes et fumantes passèrent à quelque distance, écrasant tout sur leur route ; puis l’avalanche se calma peu à peu, adoucissant son tonnerre jusqu’aux faibles murmures de quelques grains de sable ébranlés ; et tout se tut dans le désert.

Thomas et ses hommes, la première émotion calmée, dirigèrent vers les hauteurs des regards inquiets, convaincus que cette artillerie de rochers devait avoir été dirigée par une main humaine.

Ils se trompaient : l’éboulement s’était produit tout seul, ainsi qu’il arrive souvent à la suite des orages ou des sécheresses prolongées. Leur marche continua sans autre incident, par des chemins de plus en plus difficiles. Bientôt leur guide s’engagea dans un sentier tellement escarpé et impraticable, que plusieurs chevaux s’abat-