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Indiens étaient dans le bois ; et il venait d’apprendre d’une façon mémorable que la nature de ces braves gens n’était pas chevaleresque au point de respecter quelqu’un dans les bois, ce quelqu’un fût-il une femme sans défense.

Il était là immobile, hésitant, ne sachant quel parti prendre, lorsqu’une clameur aiguë frappa son oreille : ce cri provenait du lac, c’était, à ne pas s’y méprendre, la voix de Maria qui l’avait poussé.

Halleck bondit comme un daim blessé, se précipita tête première, à travers branches, et ne s’arrêta qu’au bord de l’eau, à l’endroit où il s’était précédemment installé pour dessiner. Là, il regarda avidement dans toutes les directions, et aperçut au milieu du lac un canot que deux Indiens faisaient voler à force de rames.

Maria était entr’eux, pâle, désespérée : à l’apparition de son cousin elle poussa un cri d’appel, levant les bras frénétiquement, et aurait sauté à l’eau si ses ravisseurs ne l’eussent retenue.

Halleck n’avait d’autre ressource que de gagner, en faisant le tour du rivage, l’avance sur le canot, et de l’attendre au débarquement : quoique seul et sans armes, il s’élança bravement avec