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région, étaient de nature à imprimer dans son esprit les moindres détails.

Sur le point d’arriver il s’arrêta, prêta une oreille attentive, mais aucun bruit ne se fit entendre ; il fit encore quelques pas, et se trouva devant le gros arbre entouré de ronces.

— Maria ! s’écria-t-il, venez : je crois le terrain déblayé ; nous pourrons retourner sains et saufs à la maison.

Ne recevant aucune réponse, il entra précipitamment dans la cachette, et, avec un affreux battement de cœur, reconnut que la jeune fille n’y était plus.

Il demeura un moment interdit, respirant à peine, cherchant à s’expliquer cette disparition.

Bientôt, grâce à ses habitudes optimistes, il fut d’avis qu’elle avait profité d’un instant favorable pour quitter ce refuge et revenir au logis. Pour corroborer cette opinion il se disait que Maria n’était pas femme à se laisser enlever sans résistance ; et que si quelque méchante aventure lui était arrivée, elle aurait fait retentir l’air de ses cris désespérés.

Cependant l’artiste n’était pas entièrement convaincu, ni sans inquiétude : car il savait que des