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Mais ses muscles n’étaient point encore au niveau de ceux de ses ennemis rouges, car à peine avait-il fait cent pas, qu’un Indien énorme, la tomahawk levé, était sur ses talons : avec un hurlement féroce, il se lança sur Halleck.

— Inutile de discuter avec toi, mon coquin ! pensa l’artiste.

Sur-le-champ, il prit son révolver au poing et le dirigea sur son adversaire. Du premier coup il lui envoya une balle dans l’épaule : il lâcha successivement quatre autres coups, mais sans l’atteindre ; les deux derniers ratèrent.

Soudainement la pensée vint à Halleck, qu’il n’avait plus qu’une charge disponible, et il suspendit son feu pour ne plus tirer qu’à coup sûr.

L’entrée en scène du révolver avait eu pourtant un résultat : l’Indien s’était arrêté à quelques pas : mais aussitôt qu’il s’était aperçu que l’arme avait raté, il lança furieusement son tomahawk à la tête de l’artiste. Si ce dernier n’eût trébuché fort à propos sur une pierre, évidemment le projectile meurtrier lui aurait fendu le crâne. Se relevant de toute sa hauteur, Halleck brandit son pistolet et l’envoya dans la figure bronzée de l’Indien avec tant de force et de pré-