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à cette dernière remarque ; je vais tirer cela au clair avec lui. — Jim devons-nous quitter les lieux cette nuit ?

L’Indien resta deux bonnes minutes sans répondre. Les bouffées s’envolèrent de sa pipe plus épaisses et plus rapides ; son visage se contracta sous les efforts d’une méditation profonde : enfin il lâcha une monosyllabe :

— Non.

— Quand faudra-t-il partir ? demanda Will.

— Sais pas. Peux pas dire. Il faut attendre d’en savoir davantage : j’irai voir et je dirai ce que j’aurai vu : peut-être il vaudra mieux rester.

— Enfin, il sera encore temps demain, n’est-ce pas ?

— Je l’ignore. Attendez que Jim ait vu : il parlera à son retour.

— Eh bien ! je pense que nous pourrons dormir tranquilles cette nuit. En tout cas, nous sommes entre les mains de Dieu, et il fera de nous ce que bon lui semblera. Je suis fâché, mon cher Adolphe, qu’un semblable déplaisir trouble la joie que nous éprouvions tous de votre visite.

— Ne prenez donc pas cela à cœur, par rapport à moi, cher oncle, répliqua l’artiste en ren-