de charbons ardents. Eh bien ! il bénissait le ciel d’avoir la vie sauve, pour la consacrer encore au salut de ses chères ouailles !
— Je suppose que ces pauvres missionnaires sont relevés et secourus de temps en temps, dans ces postes périlleux ?
— Pas ceux-là, du moins ! Ils se croiraient indignes de l’apostolat s’ils faiblissaient un seul instant ; cette lutte admirable, ils la continueront jusqu’à la mort. Pour savoir ce que c’est que le sublime du dévouement, il faut avoir vu de près le missionnaire Indien !
— Ah ! voici un changement de décors, à vue, dans le paysage : regardez-moi ça ! s’écria le jeune artiste en ouvrant son album et taillant ses crayons ; je vais croquer ce site enchanté.
— Vous n’aurez pas le temps, mon cousin. Regardez par-dessus la rive, à environ un quart de mille ; voyez-vous une voiture qui est proche d’un bouquet de sycomores ; elle est attelée d’un cheval : un jeune homme se tient debout à côté.
Adolphe implanta gravement son lorgnon dans l’œil droit, et inspecta les bords du fleuve pendant assez longtemps avant de répondre.