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pour aller habiter une petite ferme que les nouveaux labeurs de John Brainerd avaient su conquérir dans une vallée fertile du Minnesota.

Là, on pouvait vivre et sans inquiétude, en paix ; car un poste militaire garantissait le territoire contre toute invasion indienne.


Pendant bien des années, la Clairière de la Sainte (c’était le nom donné au lieu où était la tombe de Maggie), fut visitée, chaque automne, par deux pèlerins silencieux et attristés…

L’un d’eux portait la robe noire du missionnaire ; sur son visage jeune encore, mais pâli par les rudes épreuves de son saint ministère, se lisait une pensée profonde et douloureuse.

L’autre, son inséparable compagnon, était un Indien de haute stature, dans la noire chevelure duquel, l’âge commençait à semer de longs fils d’argent.

Tous deux s’agenouillaient sur un tertre gazonné qu’eux seuls auraient pu reconnaître, et ils priaient longtemps en silence pendant que quelques larmes coulaient de leurs yeux desséchés par les orages et les soleils du Désert.