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cette douce figure dont les traits pâles avaient conservé jusque dans la mort leur expression résignée et angélique.

Cette horrible scène s’était accomplie avec la rapidité de l’éclair, comme un coup de foudre, sans que personne eût pu faire un mouvement pour la prévenir. Mistress Brainerd et Maria étaient aussitôt accourues haletantes et désespérées, mais, tout était fini, l’ange avait quitté son enveloppe d’argile pour remonter au ciel.

Brisés de douleur, les malheureux parents de la jeune victime s’étaient jetés à genoux autour d’elle, essayant de lui prodiguer des soins… hélas ! désormais inutiles. Chacun d’eux déposa sur son front blanc et pur un long et douloureux baiser. En se relevant, Mistress Brainerd aperçut Halleck, agonisant de désespoir, et dont les yeux restaient fixés sur la morte chérie : la bonne mère comprit tout ce que renfermait cette angoisse comprimée ; elle fit un signe au jeune homme, en lui disant :

— Donnez-lui aussi un dernier baiser.

Le pauvre Adolphe s’inclina sanglotant, éperdu, et posa ses lèvres sur la joue froide de celle qu’il aimait tant, dans le silence de son âme.