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— Je suis prêt à parler, mais lorsque vous m’en laisserez le temps, répliqua Will.

Aussitôt il s’empressa de lui raconter tous les événements déjà connus du lecteur.

L’officier écouta le récit avec un calme imperturbable ; rien ne semblait capable de l’étonner. En temps utile il se coupa une énorme chique et en offrit une pareille à Jim. Puis il s’occupa d’épousseter la poussière qui couvrait ses grandes bottes. Enfin il rechargea son révolver et promena méthodiquement un cure-dent entre ses incisives et ses molaires qui rappelaient celles d’une bête fauve.

Lorsque le jeune Brainerd eut fini sa narration, l’officier reprit :

— Tout çà, c’est une rude affaire de sport… une rude affaire ! À la dernière campagne j’ai eu un cheval tué sous moi ; oui, Monsieur, tué comme un lapin par un grand drôle peint en vert. Celui-là, je l’ai embroché en tierce. Un autre cheval fourbu, et un autre, couronné des deux genoux. Ah ! c’était trop fort ; mais je vous le dis…

Il y eut un instant de silence pendant lequel l’honorable gentleman lissa sa formidable mous-