Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/198

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le Sioux sombre, silencieux, le front pensif et menaçant, suivait du regard les ombres lointaines et fugitives des Indiens ravisseurs.

Will, pâle, abattu, les yeux voilés, regardait aussi cette route par laquelle venait de disparaître ce qu’il chérissait le plus au monde.

Halleck, l’air égaré, les yeux errants au hasard, paraissait perdu dans les idées les plus complexes : on aurait dit un homme cherchant sa route par une nuit obscure.

Tous trois avaient oublié le vieux John Brainerd : ils revinrent au sentiment de la réalité en le voyant se relever et accourir vers eux.

— Vous n’êtes donc pas blessé, père ? s’écria Will en s’élançant au-devant de lui.

— Pas le moins du monde ! étourdi seulement. Mais, ô mon Dieu que vont-elles devenir aux mains de ces bandits ?

— Hélas qui peut le dire ? murmura le jeune homme avec un sanglot.

— Vos chenaux, où sont-ils ? Les miens sont tués. Ne pourrions-nous pas poursuivre cette canaille ? Qu’en dites-vous, Jim ?

Le Sioux secoua tristement la tête :

— Impossible de les atteindre, dit-il ; nous ne