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détachés du gros de la troupe, et se rapprochaient du chariot. L’œil perçant de Jim les surveillait comme celui de l’aigle guettant sa proie.

Au moment où ils passèrent près du char, celui qui marchait le dernier lança violemment son tomahawk contre John toujours étendu sans mouvement. Par bonheur, le cheval du Sauvage broncha au même instant ; la direction du coup fut dérangée, et le vieux settler ne fut pas atteint. Cette circonstance sauva la vie à l’Indien que Jim tenait au bout de son fusil, mais sur lequel il ne voulut pas gaspiller inutilement ses munitions.

Les trois Indiens partis les premiers avec leurs captives avaient ralenti leur marche pour attendre les autres : lorsque ceux-ci les eurent rejoints, toute la bande s’élança ventre à terre dans la direction du nord-est ; au bout de quelques secondes elle avait disparu dans les profondeurs des bois, et le plus profond silence régna dans cette solitude désolée.

S’il avait été possible à l’artiste de reproduire sur la toile le tableau qu’il offrait lui-même avec ses deux compagnons, il aurait certainement réalisé une œuvre capable, plus que toutes les autres, de le rendre illustre.