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en secouant la tête ; voyons donc, ajouta-t-il en sautant à terre et en courant vers la maison.

Will et Halleck le suivirent de près : un spectacle horrible les attendait à l’intérieur.

Au milieu de la première pièce gisait, sanglant et froid, le cadavre d’un homme d’un certain âge, le père de famille, sans doute. Plus loin était étendu celui d’une femme, littéralement haché de blessures affreuses. Entre ses bras crispés était serré un petit enfant raide et glacé ; derrière, dans les cendres du foyer, apparaissaient des débris humains qu’on pouvait reconnaître comme étant ceux d’un enfant.

Les Indiens avaient laissé là l’empreinte sanglante de leur passage. Il avait dû y avoir une terrible lutte : tous les meubles étaient bouleversés, brisés, maculés de sang. Le père avait vendu chèrement sa vie et celles de sa famille ; dans ses mains raidies étaient serrées des poignées de cheveux noirs et brillants, arrachés aux têtes de ses sauvages adversaires. Mais dans cette lutte épouvantable, le nombre des assaillants l’avait emporté, le settler avait été écrasé avec tous les siens.

— Comment se fait-il qu’ils n’ont pas brûlé